Reprendre son pouvoir.

Mon chemin vers la confiance.

Aujourd’hui est un jour particulier pour moi. Il y a 9 ans, j’ai réalisé un rêve.
J’ai vécu la naissance magnifique de mon 2e enfants, ma victoire.
Aussi loin que je me souvienne, j’avais ce désir de maternité. Et malgré les difficultés, j’aime être mère.

L’ombre de la césarienne : La naissance “subie”.

Je parle de ma victoire car il y a 13 ans, j’ai subi une césarienne programmée, une dépression post-partum et la solitude…
La naissance de mon premier fils, j’ai eu la sensation qu’on me l’avait volée.
À 32 semaines, on voit à l’échographie qu’il était en siège et à partir de là, je n’ai plus eu le droit à la parole, et je n’ai pas su m’affirmer non plus. La jeunesse peut-être, mon caractère effacé surtout. Et puis lorsque le médecin sort la carte “ survie de l’enfant”, on a le sentiment d’être d’ores et déjà un mauvais parent si l’on s’oppose.
Plus exactement, ce fut : « On ne fait bien que ce qu’on fait souvent. Si vous voulez l’accouchement par le siège, allez à Besançon. » Puis lorsque je demandais à rencontrer le chef de service qui, je le savais, pratiquait ces accouchements particuliers, ce fut catégoriquement non.
Mais au-delà du médecin, je n’avais absolument aucun soutien de mon entourage. Alors j’ai subi. La date fut choisi plus tôt que les recommandations car ce médecin était absent la semaine suivante. Je pleurais et exprimais mon refus dans les couloirs le jour J. Et mon Premier fils C. est né ce matin là. 2 kg 750. Une petite crevette qui commençait à se retourner d’après le médecin… Il avait encore de la place dans ce ventre pour mettre la tête en bas.
Heureusement, les infirmières ont été adorables durant le séjour.

Se réarmer de connaissance pour l’AVAC.

Mais toutes ces épreuves, elles m’ont donné la force de me battre pour la naissance que je désirais pour mon 2e enfant.
À cet époque, je vivais vers Montpellier, pour mes études d’infirmière.
Je me préparais, avec des sages-femmes extraordinaires en libéral, à un accouchement physiologique. Je voulais pouvoir être présente entièrement pour cette naissance. Vivre pleinement cette expérience.

Mais lors de mon inscription à la maternité, on m’a parlé de l’obligation de voir un gynécologue puisque j’ai un utérus cicatriciel, qui, lui, devait me donner son accord (ou pas) pour pouvoir accoucher par voie basse. Mais quoiqu’il en soit, l’accouchement naturel, pour eux, c’était non.
Lors de ce rendez-vous, J’ai reçu des menaces de la part de la gynécologue de l’hôpital. Sauf que cette fois-ci, j’étais bien plus armée de mes connaissances : le vrai taux de risque de rupture utérine, les facteurs favorisants, etc. Et surtout, j’avais déjà fait un petit tour de France sur le web, des maternités qui acceptent ce qu’on appelle des AVAC (Accouchement Vaginal Après Césarienne) physiologiques.
La menace tenait ainsi : « Si vous refusez la péridurale, je note dans votre dossier que je refuse la voie basse, et vous aurez une césarienne. Avec ça, vous n’aurez pas le choix : vous serez anesthésiée. » Puis, lorsque je parle du fait que d’autres maternités le font, la réponse est immédiate : « Je vous mets au défi d’en trouver une qui accepte ! » Et puis culpabilisation, etc.

Résultat ? Je n’ai plus remis les pieds dans cette maternité, et l’après-midi même, c’était appels des petites maternités autour des lieux de vie de ma famille, susceptibles de nous héberger avant le jour J.
Nous sommes donc partis, moi enceinte de 39 SA, en Haute-Vienne, chez mon père, pour un accouchement à la maternité de Saint-Junien.
Nous avons parlé de mon projet de naissance et des éventualités. Aucun souci pour eux de faire sans péridurale. Bien au contraire, ils ne comprenaient pas vraiment le positionnement d’ailleurs, au regard des études concernant la péridurale et le risque de rupture utérine.
Ils avaient confiance en mon corps, en sa capacité à enfanter, et estimaient que, quelle que soit la finalité, il était essentiel de me laisser l’opportunité d’essayer.

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Reprendre son pouvoir. Partie 2.